Εxposition L’Europe en actes – Une histoire de l’Europe racontée a travers les actes des notaires

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Εxposition L’Europe en actes – Une histoire de l’Europe racontée a travers les actes des notaires

Δημοσιεύτηκε στη γαλλική Επιθεώρηση Διεθνούς Ιστορίας των Συμβολαιογράφων “Le Gnomon” Τεύχος 202 / Έτος 2020

Ι.- TESTAMENT MANUSCRIT DE GEORGIOS MAVROMICHALIS, FILS DE PETROS MAVROMICHALIS

 9 OCTOBRE 1831

Le testament manuscrit de Georgios Mavromichalis, fils de Petros Mavromichalis, a été rédigé peu de temps avant son exécution et est co-signé par le notaire de Nauplie ainsi que deux témoins. Il est conservé dans les archives des manuscrits rares de la Bibliothèque nationale de Grèce.

Voici les détails des événements de cette époque et des conditions liées à la rédaction dudit testament et à son contenu :

Georgios Mavromichalis est né dans le Magne. Il était le troisième fils de Petros Mavromichalis. Il a longtemps vécu à Constantinople et a participé à différentes batailles, notamment à la bataille des Dervenakia.

Le 27 septembre 1831, avec la complicité de son oncle Constantin Mavromichalis, il assassina le gouverneur Ioannis Kapodistrias devant l’église de Saint Spyridon à Nauplie, en lui plantant un poignard dans le dos, tandis que son oncle lui tirait une balle dans la tête. Il s’est ensuite réfugié à l’ambassade de France, qui l’a protégé de ses poursuivants. Néanmoins, il a ensuite été contraint de se rendre aux autorités pour être jugé (son oncle est mort sous les balles de la garde personnelle).

 

Son procès a eu lieu le jour de sa remise par les Français entre les mains des autorités grecques, au titre d’une procédure sommaire, et il s’est vu condamné à mort, après avoir assumé l’entière responsabilité de son acte. Le condamné à mort a alors été emprisonné dans une cellule souterraine sombre de la forteresse Palamède.


Ensuite, le chef de la garde de la forteresse, Karpos Papadopoulos, l’a transféré à minuit à la chapelle Saint Andreas et lui a permis de prier et de rédiger son testament.


Charalambos Papadopoulos, notaire de Nauplie, en a été informé. Il s’est rendu à la chapelle, accompagné des témoins Dim. Zoras et Ilias Athan. Kokkinos, tous deux marchands de Nauplie, pour y trouver Georgios Mavromichalis en train de rédiger son testament. Ainsi, celui-ci n’a pas été rédigé dans le livre du notaire mais ce dernier a reçu le testament manuscrit qu’il a signé avec les deux témoins, qui a ensuite été scellé. 

Dans son testament, il indique comment payer les dettes, qu’il décrit en détail, et déclare également que des sommes d’argent doivent être données aux églises et aux monastères. Il demande à sa femme de ne pas se remarier afin qu’elle puisse s’occuper de leur fille. Il conseille à son épouse de lui donner une éducation, ainsi que de lui apprendre l’honnêteté et la décence, de l’aimer et de prendre soin d’elle. Il lui demande également de donner son nom à leur enfant à sa naissance, si jamais elle était enceinte, afin qu’il demeure toujours dans sa mémoire.

Il laisse les bagues qu’il portait au chef de la garde de Palamède pour sa bonté et demande à ses proches de ne pas les réclamer. 


Le testament manuscrit de Georgios Mavromichalis a été décrit comme l’une des documents les plus importants du Service des manuscrits de la Bibliothèque nationale.

 

Le testament fait preuve de clarté d’esprit et de lucidité ainsi que d’une mémoire et d’une tranquillité de l’âme sans précédent, fait rare et admirable chez un condamné à mort devant être exécuté dans les 24 heures suivant le jugement rendu par un peloton d’exécution.

 

ΙΙ.- CONSTITUTION D’UNE DOT

CONTRAT NUMÉRO 15.997/8.11.1842 

 

Au titre du contrat sous le numéro 15.997/8.11.1842, le notaire d’Athènes Kosmas Kokkidis a constitué la dot venant de Georgios Afthonidis en faveur de son gendre Constantin Paparrigopoulos, qui a épousé sa fille Maria. Ce contrat est conservé aux Archives générales de l’État.

 

Né en 1815 à Constantinople, Constantin Paparrigopoulos était le fils de Dimitrios Paparrigopoulos, un banquier de Vytina. Lors du déclenchement de la guerre d’indépendance grecque, les Turcs ont tué son père, et sa mère, Tarcia Nikokli, s’est enfuie à Odessa avec ses huit enfants.

En 1841, il épousa Maria Afthonidi, fille de Georgios Afthonidis, un membre du Patriarcat œcuménique. Ils ont eu trois enfants.

Il est décédé le 26 avril 1891 à Athènes.

Constantin Paparrigopoulos était un historien grec décrit par les historiens modernes comme le « père » de l’historiographie grecque. Il est le fondateur de la perception de la continuité historique de la Grèce, de l’Antiquité à nos jours, car il a établi, dans le cadre de son enseignement à l’Université d’Athènes, la division tripartite de l’histoire de la Grèce (antique, médiévale et moderne) en la connectant avec la période byzantine.

DOT

La dot est une institution au titre de laquelle la famille donne à la mariée des biens lorsqu’elle se marie. L’institution de la dot existait depuis l’Antiquité et représentait l’apport des femmes à la vie commune du couple.

Les raisons habituelles étaient d’abord économiques, puis sociales. Outre les qualités naturelles de la mariée, la dot était également à l’origine du mariage. Il s’agissait d’un contrat, écrit et signé, qui était confirmé par le contrat de mariage. Il s’agissait d’un acte dans lequel l’émotion avait un rôle inexistant dans le processus décisionnel.

Les parents de chaque fille s’efforçaient depuis ses jeunes années de constituer la dot jusqu’à ce qu’elle soit demandée en mariage. Généralement, la dot était constituée d’un trousseau de mariage (nappes, vaisselle, couvertures), mais les plus riches fournissaient des bijoux, des terres, des animaux et des habitations. En fait, la dot représentait une indemnisation pour l’homme, car elle permettait de soulager la famille dans de nombreux domaines. Enfin, la dot était un symbole témoignant de la situation financière de chaque famille.

LE CONTRAT DE MARIAGE

Dès le début de la période byzantine (Ve siècle après J.-C.), des contrats de mariage étaient rédigés attestant de la constitution de la dot. Cette coutume s’est poursuivie tout au long de la période byzantine et de l’occupation ottomane. Ils étaient rédigés en présence de témoins qui devaient signer le contrat, et ce, avant le mariage. La dot était remise au marié avant le mariage. Elle comprenait des vêtements, des meubles, des ustensiles de ménage, des bijoux, des animaux (moutons, bœufs), des pièces de monnaie, etc., ainsi que les propriétés (maisons, vignobles, champs, oliveraies, etc.), qui étaient décrites en détail (emplacement, superficie, voisinage, etc.). Le mari était obligé de bien gérer la dot de son épouse et d’en garantir l’intégrité. Il n’avait pas le droit de vendre ou de disposer de quelque façon que ce soit des propriétés de la dot. La propriété du bien appartenait à la mariée et le marié n’en avait que l’usufruit. Si le mari décédait ou si le couple se séparait, la dot demeurait la propriété de la femme. Si la mariée venait à décéder, alors le veuf en conservait une part tandis que les enfants héritaient de la plus majeure partie. Si le couple n’avait pas eu d’enfants, la dot revenait au donneur de la dot, s’il était en vie, ou à ses héritiers légitimes.

L’institution de la dot était profondément enracinée dans le cœur du peuple. Il s’agissait d’un droit coutumier non écrit. La dot représentait un problème majeur pour chaque famille. C’est pourquoi tous les membres de la famille, y compris la future mariée, participaient à sa constitution.

L’institution de la dot a été supprimée par la loi 1329/1983.

 

ΙΙΙ.- CONTRAT DE DONATION

CONTRAT SOUS LE NUMÉRO 927/14.5.1860 

Le don d’un terrain en faveur de l’État grec d’Eleni, épouse de Michail Tosistas, a été établi en vertu du contrat sous le numéro 927/14.5.1860 du notaire d’Athènes Panagiotis Poulos. Ce contrat est conservé aux Archives générales de l’État.

Eleni, épouse de Michail Tositsas, est née à Metsovo en 1796. Comme la plupart des femmes de l’époque, elle n’avait pas étudié, mais elle avait bénéficié d’une bonne éducation selon les principes religieux. En 1818, à l’âge de 22 ans, elle a épousé Michail Tositsas, alors âgé de 31 ans. Deux ans après leur mariage, ils se sont installés à Alexandrie, en Égypte. Eleni a suivi son mari dans tous ses voyages et, grâce à sa présence humble et solide, elle le soulageait des préoccupations liées aux grands projets et l’encourageait dans les moments difficiles. La croissance économique de Michail Tositsas en Égypte coïncide avec le déclenchement de la guerre d’indépendance grecque. Malgré les relations amicales de Tositsas avec Méhémet Ali et l’attitude neutre que son mari souhaitait officiellement adopter, Eleni avait organisé un réseau de rachat et de libération des captifs grecs arrivés sur les marchés aux esclaves égyptiens. Ce réseau a fonctionné avec succès, en collaboration avec ses partenaires, pendant plusieurs années et ce, dans le plus grand des secrets. Personne n’a jamais soupçonné que les Grecs captifs de Chios, Psara et d’autres parties de la Grèce avaient été libérés en Égypte grâce à l’épouse du conseiller de Méhémet Ali. 

Eleni n’a pas eu d’enfants, mais elle a pris sous son aile des enfants grecs orphelins à Alexandrie et en Grèce, en dépensant d’importantes sommes d’argent. Le 29 novembre 1854, le couple est forcé de quitter Alexandrie en raison de l’interruption des relations gréco-turques et s’installe de façon permanente à Athènes. Quand Michail Tositsas est décédé, il a laissé la plupart de ses biens à sa femme Eleni et l’a nommée exécuteur testamentaire avec l’ordre d’utiliser une grande partie pour les besoins de la nation.

À partir de ce moment-là, Eleni Tositsa a commencé à agir en son nom. Cette grande dame, qui n’a jamais vécu dans le luxe, a fait connaître sa personnalité dynamique. Elle considérait la richesse comme un don de Dieu permettant de faire œuvre de bienfaisance. Ainsi, après avoir renforcé l’ensemble des institutions que son mari avait soutenues par le passé, elle a fait ses propres choix.

Avec son argent, elle a construit l’église de l’orphelinat Amalio d’Athènes, ainsi que le clocher de l’église Zoodochos Pigi.

Elle a acheté un terrain et fait don d’argent pour y construire une école. Elle a également fait don à l’État grec du terrain sur lequel le Musée archéologique a été construit.

En vertu du contrat sous le numéro 927/14.5.1860, elle a fait don d’un terrain à l’État grec sur lequel a été construite, à ses frais, l’Université polytechnique nationale d’Athènes.

Eleni Tositsa est décédée le 1er avril 1866.

IV.- CONSTITUTION DE LA SOCIÉTÉ ANONYME « ELLINIKON ODEION »

CONTRAT SOUS LE NUMÉRO 35583/14.10.1923

La société anonyme « ELLINIKON ODEION » a été constituée en vertu du contrat du notaire d’Athènes, Konstantinos Ioannou, sous le numéro 35583/14.10.1923. Un extrait des statuts est exposé.

Le contrat est conservé dans les Archives de l’Association des notaires d’Athènes-Pirée-Égée et du Dodécanèse.

Le Conservatoire grec a été fondé à Athènes en 1919 par le compositeur Manolis Kalomiris sous la forme juridique d’une coopérative. En vue d’une mise en œuvre meilleure et plus large de son programme, il a été décidé de le convertir en société anonyme. Des musiciens et compositeurs grecs célèbres ont signé la constitution de la société anonyme sous le nom de « ELLINIKON ODEION ». Son objet est le suivant :

1) L’épanouissement de la sensibilité musicale en Grèce. 2) L’éducation des artistes, des professeurs de musique. 3) La diffusion de la production musicale grecque et l’appui aux compositeurs de musique grecs.

De nombreuses succursales ont été créées dans les villes de Grèce et de Chypre. Parmi ses diplômés figurent des musiciens et compositeurs célèbres.

 

V.- ACTE DE DÉPÔT DU TESTAMENT MANUSCRIT DE KONSTANTINOS KARAMANLIS

CONTRAT SOUS LE NUMÉRO 17827/26.11.1986

Par l’acte 17827/26.11.1986 de la notaire d’Athènes Maria Poulantza-Agrevi Konstantinos Karamanlis a déposé son testament manuscrit. Celui-ci a été placé dans un dossier indiquant qu’il contenait son testament et qui est annexé à l’acte 17827/26.11.1986 de la notaire d’Athènes. L’acte notarié indique que Konstantinos Karamanlis s’est présenté devant la notaire avec une enveloppe scellée qui contenait son testament écrit, daté et signé de ses propres mains qu’il a remis à la notaire afin qu’elle le conserve et le publie le temps venu auprès de la Cour de justice compétente. L’enveloppe avec le testament a été jointe à l’acte notarié qui a été signé par Konstantinos Karamanlis lui-même ainsi que la notaire Maria Poulantza.

Il laisse dans son testament l’essentiel de ses biens à la Fondation « KONSTANTINOS G. KARAMANLIS ».

La Fondation « Konstantinos G. Karamanlis » constitue un centre important pour la préservation de la mémoire historique et la promotion de la recherche scientifique. Elle souligne les actions entreprises par Konstantinos Karamanlis dans toute leur ampleur et approfondit considérablement les connaissances historiques de la Grèce d’après-guerre.

La Fondation est chef de file dans le domaine de l’édition, avec la mise en œuvre d’importantes initiatives liées aux travaux de Konstantinos Karamanlis, dans l’organisation d’une série d’événements publics en Grèce et à l’étranger, et dans le domaine de l’éducation, ayant permis la création de la chaire d’études helléniques et européennes, « Konstantinos G. Karamanlis » à la faculté de relations internationales de l’Université Tufts à Boston, aux États-Unis, la renommée Fletcher School.

 

Konstantinos Karamanlis est né dans le village de Proti, à Serres, le 8 mars 1907. En 1929, il a obtenu le diplôme de la faculté de droit d’Athènes. Il a dominé la scène politique grecque de 1955 à 1985. Au cours de ces trois décennies, il a joué un rôle de premier plan, et ce plus particulièrement pendant deux périodes. De 1955 à 1963, il a favorisé un processus de croissance économique qui a jeté les bases de la transformation sociale et politique de la Grèce. Le pays a connu une période de croissance et de prospérité. Au cours de la deuxième période, de 1974 à 1980, il a joué un rôle décisif dans le domaine des institutions et de l’élaboration des politiques, tout en consolidant la transition démocratique et en permettant l’intégration de la Grèce à la Communauté européenne. Il a été deux fois président de la République hellénique et quatre fois Premier ministre.

Sa politique étrangère se caractérise notamment par sa volonté de voir la Grèce adhérer à la Communauté économique européenne. Après une négociation laborieuse de deux ans, il permet la signature du premier accord d’association qui prévoit la possibilité d’une adhésion ultérieure entre la Grèce et les six États fondateurs le 9 juillet 1961.

Konstantinos Karamanlis a abandonné la politique en 1980, après la signature du traité d’adhésion de la Grèce à la CEE.

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